Aujourd’hui 19 Mars 1962 – 2020

19 mars 2020 Par Moka ASSAM

Il y’a 58 ans, accords de cessez-le-feu en Algérie. Un cessez-le-feu virtuel parce que des massacres se sont produits entre Algériens (révolutionnaires et harkis), entre français (l’état français et l’OAS – massacres de la rue Disly -) et entre Algériens et français (inertie du conflit). Le but est de ne refaire l’histoire ici, mais ce qui est intéressant est de faire une analyse tellement macro qu’il deviendra intéressant de s’y intéresser. A vous de voir.

Beaucoup de français sont convaincus que ce sont « eux » qui ont « donné » l’indépendance à l’Algérie, cette conviction ne vient pas de nulle part, elle est forcément nourrie d’une amertume et d’une douleur incommensurable qui a fait suite à cette guerre déclenchée en novembre 1954. A cet argument de « donner » l’indépendance, nul ne peut s’empêcher d’imaginer le Général de Gaulle se réveillant un beau matin et décider de « donner » l’indépendance. Cette scène n’est ni drôle, ni dramatique, ni juste. Non, la France n’a pas « donné » l’indépendance, mais des femmes et des hommes se sont battus et sacrifié et ont arraché la liberté d’être Algérien d’un combat politique et psychologique. La France n’a (jamais) rien donnée mais a bien préparé la … dépendance !

Le rapport de force était l’objectif des chefs historiques Algériens, la guerre des maquis s’est très vite transformée en guérilla urbaine ? les attaques psychologiques, dramatiques certes du point de vue humanitaire, et tellement catastrophique pour l’état français de l’époque. Il s’agissait de marquer l’existence d’un point de rupture, déjà abyssale depuis les évènements d’aout 1945. Le drame des Algériens était la pauvreté systématique et la quasi non reconnaissance de la citoyenneté des Algériens dits autochtones.

Comparaison n’est pas raison, aujourd’hui le même peuple, des générations plus tard se soulève contre son propre état. Mais là, c’est un peu différent, ce n’est pas la même chose mais presque. Il s’agit de marquer l’existence d’un point de rupture, déjà abyssale depuis l’avènement du 5eme mandat de Abdelaziz Bouteflika. Le drame des Algériens est la pauvreté systématique et la quasi non reconnaissance de l’être Algérien dans un état de droit et vraiment démocratique.

Le rapport de force est l’objectif du Hirak, la guerre des medias s’est très vite transformée en marches pacifiques. Les marches millionnaires sont certes des attaques psychologiques à l’encontre du régime, surtout du point de vue médiatique est tellement catastrophique pour l’image de l’état Algérien de maintenant.

Loin de là de mettre l’état français de l’époque et l’état Algérien de maintenant sur le même piédestal. Déjà parce que la guérilla ne fait pas partie du programme du Hirak et Dieu merci, car l’ADN des révolutionnaires de février 2019 est la « SILMYA » qui veut dire le Pacifisme mais il est important de rappeler que malgré l’absence de guérilla urbaine, l’état Algérien pratique les techniques de l’Antiguérilla justement.

Comment expliquer les intimidations dans les postes de polices, de gendarmerie et centres de retentions ? Les témoignages sont nombreux de torture et d’humiliations diverses. Pourquoi l’état utilise ces techniques ? de quel droit ? qui sont-ils ? et avec quel pouvoir ?

Un mal range notre cher pays l’Algérie, ce mal est latent et se manifeste exactement là où il faut et quand il faut pour sauver l’aristocratie militaro-économique.

La balance de la justice est cassée et les intérêts sont immenses, que des quidams de notre espèce n’oseront peut-être jamais imaginer son étendu.

Comparaison n’est pas raison, mais avons-nous encore la raison ?

A bon entendeur.