L’histoire vraie de la triple peine du Coronavirus

29 mars 2020 Par Moka ASSAM

Voici le parcours d’un Algérien contaminé par le virus du Covid-19. Distanciation sociale oblige, la route vers l’hôpital est toute tracée, l’instinct de survie plus fort que tout, prêt à tout affronter sauf quand les premières odeurs de l’hôpital commencent à chatouiller la fierté du contaminé ou disons-le du condamné.

Première réaction, comment guérir le plus tôt possible, avant les autres et surtout sortir au plus tôt. Tous les médecins, infirmiers et infirmière deviennent des frères et sœurs. Rien n’y fait les médecins Algériens pour la très grande majorité, sont des hommes et des femmes intègres. Au passage, comment expliquer le paradoxe de l’intégrité des médecins Algériens dans un secteur complètement laissé à l’abandon aux mains des administrateurs rapaces et affairistes.

Le but est de ne pas faire le procès de tous les gestionnaires des hôpitaux Algériens, mais il suffit de faire le constat en se rendant à l’hôpital le plus proche…

Le contaminé donc, ne trouvant aucune issue à son propre secours, décide d’appeler du renfort, celui qui connait celui qui connait le fils du copain du collègue du haut placé, afin qu’il soit extirpé de l’hôpital manu militari. Car oui, même pour des raisons de pandémie, il y’a en Algérie un moyen simple de sortir sans l’avis du médecin, quitte à contaminer les autres. Il suffit d’appeler quelqu’un. Une « connaissance ».

Tomber malade en Algérie et être hospitalisé est une double peine, vous l’aurez compris. Mais la troisième peine est le cas de conscience d’un médecin qui dénonce publiquement la sortie d’un contaminé sans autorisation, aucune, ajouter à cela le risque de contamination une fois à l’extérieur de l’hôpital. Ce cas de conscience et de dénonciation se transforme en troisième peine, car le risque de se faire arrêter par les autorités exécutives se confirme et se met en place d’une telle méthodologie, qui en dit long sur la façon dont les autorités surveillent la population sur les réseaux sociaux.

Nous avons en Algérie, la chance d’être un pays à grande majorité de jeunes, donc la pandémie pourrait théoriquement faire moins de victime, mais n’oublions pas que le jour où le confinement sera obligatoire et que le camions du sac de semoule arrive dans la ville ou le quartier, la consigne de la distanciation sociale deviendra secondaire.

Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure vérité.

Bref, nous ne méritons pas ça, nous sommes en plein révolution et nous devons tous nous organiser, pour combattre le virus en respectant les consignes de confinement général. Le pouvoir nous a confiné depuis 1962, nous devrions réussir cette épreuve.