Radio M, Benchicou et la Constitution

15 avril 2020 Par Moka ASSAM

En Algérie existe des médias qui ne souffrent d’aucune incompatibilité avec les valeurs de la démocratie et ne prônent pas la violence. Ajoutons à cela, le droit des journalistes est garantie par la constitution Algérienne dans l’article dédie à la liberté de la presse:

Art. 50. (nouveau) — La liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie. Elle n’est restreinte par aucune forme de censure préalable.
Cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d’autrui.
La diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles
de la Nation.
Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté.

Source: la constitution Algérienne

Un média comme Radio M n’a à priori par violé la constitution et nous ne devrions même pas se poser la question du moment qu’ils exercent leurs métier depuis des années.

Alors pourquoi maintenant? la réponse est forcement politique. Radio M gène par la qualité et la pluralité de ses émissions, par le choix éditorial et par sa langue bien acérée mais avec intelligence, cette langue est largement assimilable et compréhensible par le peuple.

Revenons en arrière, 2003, quand Benchicou ridiculisait le pouvoir avec ses articles mais pas seulement, la police politique de l’époque (Zerhouni et ses sbires) s’évertuaient à se ridiculiser tout seuls en bafouant la loi Algérienne en direct. Arrêter un directeur de journal à l’aéroport sans aucune preuve aucune. Même la douane Algérienne n’osait pas rouler avec « eux » tellement c’était ridicule. Ce n’est plus un mensonge, c’est un blasphème régalien.

Les autorités Algériennes de 2020 se ridiculisent de la même façon (tellement le système est toujours le même…) en bafouant la liberté d’expression en interdisant un média comme Radio M de s’exprimer librement.

Toutes ces fourberies ne feront que gagner du temps au profit du pouvoir Algérien jusqu’au jour où ils réussiront à fermer définitivement tout média alternatif. Benchicou a bien payé avec 2 ans de prison à El-Harrach. Le journal Le Matin a cessé de paraître…

Trêve de pessimisme! chacun DOIT ajouter une petite pierre à l’édifice de la maison Algérie, chacun à sa façon, vers la même direction, vers un état démocratique avec des institutions fortes.

Solidarité! le combat DOIT continuer.

Voici notre contribution pendant une émission à radio M: