La révolution qui dérange

18 avril 2020 Par Lahlou Ouchiha

La révolution qui dérange. L’avènement d’un état de droit fera tomber tout autre projet à l’eau, islamiste, oligarque, militaire et séparatiste compris.

Nous assistons lamentablement à une situation où tout est entremêlé et entrelacé sans affinités ni affections mais par pur opportunisme. Chacun veut la tarte à lui seul et personne ne veut partager. Telle une pelote de laine prise dans du ronce, comme disait l’adage de chez nous, l’Algérie de demain essaye tant bien que mal de s’y échapper.

Les islamistes voient la révolution comme une dernière chance de revenir à la devanture de la scène. Les vieux déments renaissent de leurs cendres, et Alger centre scande, entre deux prières de rue, « عليها نحيا و عليها نموت » comme au bon vieux temps.

Les militaires à leur tour essayent de redorer leur blason qui a été souillé par le clan Bouteflika. Avec la même approche de 1990, l’État-major s’imposait comme un sauveur incontesté et incontestable, surfant sur la peur de l’élite car le citoyen lambada n’a plus le temps d’avoir peur tellement occupé par la misère et préoccupé par un avenir incertain.

Les oligarques, frustrés et blessés dans leur amour-propre, s’ils en possèdent un, essayent de riposter et replacer leurs pions, car dans leur logique même si le roi est mort le jeu continue. Ils étaient tellement près du but, une autre année aurait suffit pour asseoir une oligarchie éternelle.

Mais, ce maudit peuple a jailli comme un seul homme qui revient des tréfonds de la soumission pour crier haut et fort  » تتنحو قاع ».

Les séparatistes, non concernés par ce qui se passe dans la réalité car ils ont d’ores et déjà leur « virtupublique » (république virtuelle) , drapeau et hymne à l’appui, aussi virtuelle soit-elle, voient tout de même que la guerre les arrange plus que la paix. Le chaos leur donnera raison.

Mais où est donc le citoyen dans tout ça? Le citoyen, le vieux en tout cas, tellement terrorisé par les événements précédents, a adopté la méfiance comme religion. En Algérie il ne faudrait faire confiance à personne même à sa propre ombre. C’est pour ça que la jeunesse devrait prendre, sans délais, le relais. ils n’ont ni projet politique ni anti-projet sociétal. Ils veulent vivre et c’est tout ce qui importe car vivre pleinement sa vie c’est créer, innover, sympathiser et bâtir l’avenir.

Le fédéralisme s’impose par la force des choses, qu’on le veuille ou pas, on est prédisposé à cette organisation politique. Que chacun vit comme il le souhaite, dans un même État avec plusieurs configurations. Que Dieu bénisse le peuple.